Les Ateliers du Vendredi 4 Juin 2021
Grand Amphi LS01
Gérard SCHMIT, Sylviane GIAMPINO, Michel WAWRZYNIAK
Liens et Parentalités
- L'adolescent, les parents et le psy
- De la face cachée du père sacralisé à l'autre "grand proche" des enfants
- Liens et coupures dans la parentalité durant la pandémie et ses confinements : l'expérience du n°vert de la Fnepe
Modérateur : Michel WAWRZYNIAK
SYMPOSIUM EN ATELIER SA3
Contenu Manquant
K504
Bénédicte GO, Morgane JICQUEL, Camille HOURS, Aygustina MARTYROSIAN, Scila TOSCANA, Nora BOUAZIZ
Les thérapies innovantes dans la clinique de l'autisme : de la guidance parentale orthophonique à PACT
- Apport(s) du programme P.A.C.T. au développement des fonctions communicatives chez les enfants porteurs de T.S.A.
- Retour d'expérience de trois ans de mise en place de PACT
- Étude qualitative auprès de parents d'enfants porteurs de TSA dans le cadre de PACT
Modérateur : Nora BOUAZIZ
SYMPOSIUM EN ATELIER SA4
Bénédicte Go, Morgane Jicquel, Camille Hours
APPORT(S) DU PROGRAMME P.A.C.T. AU DEVELOPPEMENT DES FONCTIONS COMMUNICATIVES CHEZ LES ENFANTS PORTEURS DE T.S.A.
Il s’agira de présenter les premiers résultats d’une recherche-action menée dans le service auprès d’enfants porteurs de TSA et leurs parents. L’étude a porté, pour un premier axe, sur l’évaluation du profil socio-communicatif d'une cohorte d'enfants, âgés de 2 à 5 ans, bénéficiant de cette thérapie médiée par les parents et centrée sur les prérequis de la communication sociale. Les deux outils mobilisés ont été l’ECSP et une évaluation de l’attention partagée parent-enfant. Si l’ECSP permet d’évaluer du côté de l’enfant l’interaction sociale, l’attention conjointe et la régulation du comportement, c’est le comportement de maintien de l’attention conjointe dont l’amélioration est significative. La mesure de l’attention partagée parent-enfant augmente également de manière significative. Nous discuterons l’intérêt de l’ECSP pour mesurer l’évolution du profil socio-communicatif auprès de cette population d’enfants et ses limites.Cette échelle validée et étalonnée sur une population française typique (Guidetti et Tourette, 1993) fait partie des outils d'évaluation recommandés par la H.A.S. dans le cadre de la procédure pluridisciplinaire du diagnostic précoce des TSA.
Aygustina Martyrosian, Scila Toscana
Abstract :
RETOUR D'EXPERIENCE DE TROIS ANS DE MISE EN PLACE DE PACT
Mise en place depuis 2019 dans le service, PACT a été proposée à une cohorte de parents d'enfants TSA âgés de 2 à 6 ans. Cette population de parents se caractérise par une majorité en situation sociale modeste voire précaire, migrante, avec une entrée dans les soins pédopsychiatriques qui s'est faite notamment par le biais de PACT. Nous proposons de partager notre expérience : intégration des deux parents dans le dispositif, usage de la visio durant le confinement, modulation du dispositif quand le parent peine à investir le dispositif, intérêt de séances PACT au domicile, travail en binôme et en intervision... Il s'agira de discuter des points forts et des aménagements créatifs de cette thérapie médiée par les parents que nous avons investie dans le service comme un mode d'activation (au sens "d'empowerment") de la place des parents dans le parcours de soins de leur enfant.
Nora Bouaziz Lucille Pichonat Bleuet
Abstract :
ETUDE QUALITATIVE AUPRES DE PARENTS D'ENFANTS PORTEURS DE TSA DANS LE CADRE DE PACT
Dans le cadre de la recherche-action menée dans le service auprès d’enfants porteurs de TSA et de leurs parents, des entretiens qualitatifs ont été menés peu après l'annonce diagnostique de TSA de leur enfant et peu avant l'inclusion des parents dans le programme PACT. Une deuxième série d'entretiens qualitatifs a été menée de nouveau avec chacun des parents, à mi-parcours, à 6 mois du début de PACT. L'enjeu était de s'intéresser à l'évolution de la perception des parents des TSA et des soins pédopsychiatriques, particulièrement de PACT. Cette thérapie cible l’interaction dyadique parent-enfant avec pour levier les capacités d'observation et d'analyse du parent amené à se questionner sur son style interactif parental et ce qui vient soutenir les capacités d'expression et d'apprentissage de son enfant. Comment cela vient-il remanier leur perception du fonctionnement de leur enfant, leur mode d'interaction voire leur lien d'attachement ?
K303
France HIROT, Caroline HUAS, Damien DURAND, N. GODART, Laurent PINEL, Jean-Pierre KAHN
Soins-études : du savoir-faire à l’innovation
- Évaluation des soins-études en psychiatrie pour adolescents et jeunes adultes en France : revue systématique de la littérature
- Fléchissement scolaire et souffrance psychique : importance de la détection précoce
- Création d’un dispositif soins-études à Vitry-le-François : enjeux médicaux et pédagogiques
Modérateur : Jean-Pierre KAHN
SYMPOSIUM EN ATELIER SA5
France HIROT, Caroline HUAS, Damien DURAND, Nathalie GODART
Abstract :
La réhabilitation psychosociale précoce des jeunes présentant des troubles psychiatriques est un enjeu majeur. Les dispositifs soins-études de la Fondation Santé des Etudiants de France (FSEF) peuvent participer à cette réinsertion. Après un rappel de l’historique et du concept de soins-études, nous avons effectué une revue systématique de la littérature selon les critères PRISMA grâce à une recherche des études quantitatives concernant les soins-études en psychiatrie en France.
Onze recherches quantitatives sur dix échantillons différents de jeunes hospitalisés en soins-études en psychiatrie ont été identifiées entre l’ouverture du premier service à la FSEF, en 1956, et 2016.
Les jeunes admis avaient le plus souvent entre 16 et 20 ans, ce qui est cohérent avec les possibilités de scolarisation dans les établissements de la FSEF. Ils présentaient généralement des pathologies psychiatriques chroniques sévères. Leur parcours de soins antérieur avait duré plus de 3 ans et 24% à 55% de ces jeunes avaient fait au moins une tentative de suicide. Leur séjour en soins-études durait plus de six mois. Suivant la sévérité des troubles, 44% à 63% des jeunes étaient considérés comme améliorés à la sortie. L’apport des soins-études semblait très intéressant pour ces jeunes puisqu’ils permettaient une amélioration clinique chez 54% à 74% d’entre eux, un à 15 ans après leur hospitalisation, avec une reprise de l’insertion scolaire, d’une formation ou une entrée dans le monde du travail dans 60% à 75% des cas.
Nous comparerons ces résultats aux données de la littérature et dégagerons des perspectives de recherche pour l’avenir.
Laurent PINEL
Abstract :
L’adolescence est une période charnière, associée à des transformations diverses, et le théâtre parfois d’une souffrance psychique d’apparition insidieuse ou plus bruyante. La prise en charge précoce de cette souffrance, qu’elle soit ponctuelle ou durable, relève d’un enjeu de santé publique. En effet, si elles sont négligées, ces difficultés peuvent avoir un retentissement sévère à court ou long terme.
Paradoxalement, l’adolescence est la classe d’âge qui a le moins recours aux soins lors de difficultés psychiques. Il est d’ailleurs coutumier de dire que plus un adolescent va mal, moins il demandera d’aide. Néanmoins, celui-ci se donne à voir et a fortiori dans ce lieu où on l’attend chaque jour : l’école.
Ainsi, l’école et les apprentissages scolaires sont à la croisée des chemins, entre développement cognitif, social ou psychoaffectif de l’adolescent. Le fléchissement scolaire et d’autres manifestations repérables à l’école comme les conduites d’évitement ou les difficultés importantes dans la relation à l’autorité sont donc autant d’occasions de rencontrer précocement l’adolescent ou le jeune adulte et de l’amener à consulter.
Nous donnerons un aperçu à partir de notre expérience clinique au Relais Etudiants Lycéens, une unité d’évaluation et de traitement bref à l’interface des services de santé scolaire voire universitaire et des structures de soins psychiatriques publiques infanto-juvéniles et adultes à Sceaux (92).
Jean Pierre KAHN
Abstract :
Jusque récemment, la FSEF ne disposait d’aucun établissement dans le quart Nord-Est de notre pays. La Clinique Soins-Etudes de Vitry-le-François est le 13ème établissement sanitaire de la Fondation Santé des Etudiants de France (FSEF). Elle est issue d’une collaboration entre la FSEF, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand-Est, l’Académie de Reims, la région Grand-Est et le centre hospitalier de Vitry-le François, L’établissement, construit sur le site de l’hôpital de Vitry-le-François, mais totalement indépendant de celui-ci est composé de 3 unités de soins de 26-27 lits, dont la première a ouvert ses portes aux premiers patients début février 2020. Les deux autres unités devaient ouvrir successivement en avril et septembre ; malheureusement, la pandémie de la COVID a retardé La programmation initiale et la deuxième unité n’a été ouverte qu’en avril 2021, la 3e étant prévue pour la rentrée, en septembre 2021. La clinique proposera à terme 80 lits d’hospitalisation temps plein et, ultérieurement, 5 places d’hôpital de jour.
La clinique accueille des adolescents et jeunes adultes, provenant essentiellement du Grand-Est (Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace), âgés de 15 à 21 ans, présentant des troubles psychiques, le plus généralement chroniques, et leur propose des soins adaptés, tout en leur permettant de reprendre ou poursuivre leur scolarité, interrompue ou retardée du fait de leur pathologie, pour pouvoir ensuite s’insérer dans la vie sociale et professionnelle.
Nous proposons des cours aux niveaux seconde, première et terminale générale et technologique (STMG). Les cours ont lieu sur le site de la clinique, dans une aile spécifiquement dédiée à l’enseignement, par des professionnels volontaires, mis à disposition par l’éducation nationale et placés sous la responsabilité d’une Directrice de l’enseignement. A Vitry, les enseignants travaillent à temps partagé entre la clinique et le lycée François 1er, ce qui n’est pas le cas dans tous les établissements. Cette organisation présente certes des inconvénients mais s’avère aussi porteuse de riches opportunités dans l’avenir.
Nous souhaitons favoriser au maximum une adhésion active du futur patient-élève à son projet d’hospitalisation, en instaurant, dès le départ, une contractualisation qui engage le jeune et sa famille. Cet aspect sera développé au cours de notre exposé.
I302
Corinne BLANCHET, Flora BAT-PITAULT, Nathalie GODART
Soins en hospitalisation de jour pour TCA de l'enfant et de l'adolescent
- HDJ TCA dans une Maison des Adolescents : programme d’ETP intégré
- Évaluation et Prise en charge en HDJ non intensif de l’Anorexie Mentale de l’enfant et de l’adolescent
- Hospitalisation de jour spécialisée en soins-études
Modérateur : Nathalie GODART
SYMPOSIUM EN ATELIER SA6
Corinne Blanchet, Déborah Dembert, Valérie Fronton, Isabelle Baconnet, Aurélie Harf
Abstract :
HDJ TCA dans une Maison des Adolescents : programme d’ETP intégré
En 2010, la Maison de Solenn a mis en place un HDJ pluriprofessionnel et pluridisciplinaire (activité MCO), spécifiquement destiné aux adolescents souffrant d’AN permettant d’intensifier certains suivis ambulatoires ou de soutenir les soins au décours d’hospitalisation à temps complet. Un groupe constitué de dix patients participe à l’HDJ hebdomadaire pendant un trimestre. Cet HDJ inclut deux infirmières, un aide-soignant, une diététicienne, une psychologue, un éducateur sportif, une psychomotricienne, un médecin généraliste et une directrice des études. Un Programme d’Education ThERapeutique Pour ANorexie mentale » (PETER PAN), autorisé par l’ARS Ile de France en 2012, a été développé dans le cadre de cet HDJ. Le programme PETER PAN est co-coordonné par un médecin de l’adolescent sénior et un cadre de soin infirmier. Ce programme inclut une approche individuelle avec des objectifs personnalisés pour chaque patient, mais comporte des ateliers collectifs ainsi qu’une approche familiale avec une participation aux groupes de paroles parents et fratrie. Nous proposons de partager notre expérience de la mise en place et de l’utilisation de l’ETP dans ce contexte et plus précisément vous présenterons les résultats d’une étude qualitative évaluant l’expérience subjective des soignants impliqués dans la mise en place et la pratique de ce programme ETP ouvrant la réflexion sur « l’ETP pour qui, quand et comment dans les soins aux patients souffrant d’AM ».
Flora Bat-Pitault, Doriane Costa, Myriam Abouchar, Malaurie Onno, Isabelle Charvin, David Da Fonseca
Abstract :
Evaluation et Prise en charge en HDJ non intensif de l’Anorexie Mentale de l’enfant et de l’adolescent
Nous présentons ici les données préliminaires de l’hôpital de jour spécialisé dans les TCA de l’hôpital Salvator sur les profils cliniques des patients qui ont bénéficié d’une évaluation initiale en HDJ, puis sur l’évolution pondérale des patients pris en charge uniquement en HDJ comparée à celles des patients pris en charge en temps plein initialement puis en relais en HDJ (HTP-HDJ). 92 patients avec AM de 8 à 18 ans ont bénéficié d’une évaluation clinique standardisée pluridisciplinaire entre Janvier 2018 et Juin 2020. Les patients avec une AM de type purgative, n=15 (16,3%) de notre échantillon, présentent une symptomatologie alimentaire et anxio-dépressive plus sévère. Les patientes avec une anorexie mentale à début précoce, n=23 (25,3%), présentent plus de comportements restrictifs, une symptomatologie alimentaire moins marquée, un plus faible degré de perfectionnisme et un sentiment d’inefficacité moins marqué que pour les patients adolescents avec AM. Concernant le choix de la modalité d’hospitalisation (HDJ seul ou HTP-HDJ), l’unique différence mise en évidence est le degré de sévérité de la dénutrition des patients. Parmi les patients ayant bénéficié d’une prise en charge, l’évolution pondérale à 1 mois et à la sortie ont été aussi favorables pour les deux groupes. Ces données préliminaires suggèrent une efficacité de l’HDJ non intensif dans les soins de l’AM de l’enfant et l’adolescent et incitent donc à la fois à poursuivre ce recueil de données d’évaluation dans le but d’améliorer nos connaissances et à intensifier les soins en HDJ pour aider davantage les patients avec AM.
Nathalie Godart, France Hirot, Lisa Minier, Céline Bréan, Chloé Pénabaille
Abstract :
Hospitalisation de jour spécialisée en soins-études
Nous décrirons tout d’abord le programme thérapeutique soins-études spécialisés proposé à jour Michel-Ange de la clinique FSEF Paris 16. Cet hôpital de jour ouvert en octobre 2019 accueille des jeunes entre 12 et 20 ans souffrant de troubles des conduites alimentaires. Le programme de soins pluridisciplinaire proposé permet soit d’intensifier un suivi ambulatoire, soit de prendre le relais de soins hospitaliers, soit de réaliser un bilan initial dans le suivi ou de compléter un suivi soins-études non spécialisé. Il intègre des soins somatiques, nutritionnels, psychologiques, et des médiations corporelles et artistiques. Les soins sont coordonnés avec un programme scolaire adapté à la situation de chaque jeune. Nous rapporterons ensuite les données de la première année de fonctionnement à partir des dossiers d’admission et des données collectées à la sortie. Nous conclurons enfin à partir de l’expérience acquise sur les 18 premiers mois de fonctionnement concernant les indications et limites de l’unité de jour.
K403
Juliette RABOT
Agnès GRAS-VINCENDON
Régine SCELLES
Aménagements des liens dans les situations complexes
- Autisme et identité de genre
- L'accompagnement en pédopsychiatrie de parents d'enfants présentant une dysphorie de genre
- Liens entre enfants de 0-6 ans dont l’un est en situation de handicap : principaux résultats d’une recherche
Modérateur : Vincent SCHERR
ATELIER A6
Juliette Rabot
Abstract :
Autisme et identité de genre : liens cliniques et perspectives de soins
La littérature scientifique rapporte une surreprésentation de la cooccurrence des troubles du spectre de l’autisme (TSA) et de la dysphorie de genre par rapport à ce qui serait attendu vu leurs prévalences respectives dans la population générale. Les personnes transgenres ayant un TSA sont plus à risque de présenter des troubles de santé mentale au cours de leur vie du fait d’être exposées à davantage de facteurs de stress. Nous suivrons le parcours de soins d’une adolescente transgenre avec un TSA et un syndrome de Klinefelter, qui constituera une trame nous permettant de détailler les hypothèses sociologiques, endocriniennes et génétiques des liens entre autisme et diversité de genre. Nous discuterons des besoins spécifiques des jeunes trans ayant un TSA en termes de prévention et de soins en santé mentale dans l’enfance, à l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Nous appuierons ainsi la nécessité d’une articulation des liens au sein du réseau de soins (entre génétique, endocrinologie, chirurgie, pédopsychiatrie et psychiatrie adulte) et avec le réseau communautaire LGBT+.
Agnès GRAS-VINCENDON
Abstract :
L'accompagnement en pédopsychiatrie de parents d'enfants présentant une dysphorie de genre
A partir de 3 situations cliniques d'enfants (3 garçons entre 6 et 8 ans) vus en consultation spécialisée de pédopsychiatrie pour la dysphorie de genre, il sera proposé une analyse du discours parental (celui du père et celui de la mère) sur l'identité de genre de leur enfant et l'accompagnement de leur vécu quotidien autour cette question du genre. Comment répondre à leurs questions : "Faut-il le laisser s'habiller en fille ? A la maison et à l'école ? Que peut-on dire à l'entourage ? Comment va-t-il évoluer à l'adolescence ?" et quels conseils leur donner pour à la fois laisser s'épanouir l'enfant tout en évitant la stigmatisation sociale. Sur les sujets de la fluidité du genre et de la transidentité qui interrogent actuellement la société avec la médiatisations parfois spectaculaire de certaines situations, comment rester suffisamment neutres mais avertis pour mieux accueillir ces jeunes enfants et leur famille ?
Régine Scelles
Abstract :
Liens entre enfants de 0-6 ans dont l’un est en situation de handicap : principaux résultats d’une recherche
Une revue de la littérature sur les relations entre enfants quand l’un est atteint d’un handicap montre à quel point ces enfants-là ont de grandes difficultés à nouer des liens avec les autres enfants, ceci est moins vrai quand il s’agit des frères et sœurs. Cette communication sera consacrée à l’analyse de ce qui entrave la création et l’évolution de ces liens électifs et affiliatifs et ouvrira des pistes pour favoriser les possibilités pour l'enfant en situation de handicap de bénéficier pleinement de l’apport des groupes d'enfants dans son développement. Cette communication évoquera donc la problématique de la construction et de l’évolution des liens fraternels et amicaux quand l'un des enfants est atteint de handicap. La communication portera spécifiquement sur les relations entre enfants jeunes en s'appuyant à la fois sur une pratique clinique et une relation sur les relations entre enfants de 0 à 6 ans.
K301
Fabienne LIGIER, Marolou LAMOURETTE, Élise RIQUIN
Liens de dépendance et corporalité
- Prévention du suicide chez les adolescents au Québec : « Solidaire pour la Santé Mentale »
- Apports de la thérapie Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) dans l'anorexie mentale
- La sévérité de l'expression clinique de l'anorexie mentale est-elle influencée par une comorbidité anxieuse, dépressive ou obsessionnelle-compulsive au cours de la vie ?
Modérateur : Julien EUTROPE
ATELIER 13
Juliette Rabot
Abstract :
Prévention du suicide chez les adolescents au Québec : « Solidaire pour la Santé Mentale ».
Contexte. Un essai randomisé par cluster de 3 programmes de prévention universelle en milieu scolaire dans 10 pays européens démontre que seule la littératie en santé mentale est efficace pour réduire les tentatives de suicide. Au Québec, le programme « Solidaires pour la santé mentale », programme de littératie en santé mentale d’une durée de 75 minutes développé à la fin des années 90 comme stratégie de prévention du suicide, est offert en classe à des étudiants de 14-15 ans par des animateurs formés. Il vise la sensibilisation à la dépression et à l’importance pour les adolescents de faire du lien avec leurs ressentis, ainsi qu’avec leurs pairs et les adultes qui les entourent. Ce programme a concerné 50-70% des adolescents, soit plus de 1 150 000 jeunes issus d’une province de 8 millions d’habitants. Les taux de suicide des adolescents ont diminué de 65% durant cette période. Méthodes. Des évaluations de programmes ont été menées et sont présentées comme démonstration de la qualité de ce programme de littératie en santé mentale. Résultats. Ces évaluations démontrent que le programme augmente les connaissances sur la dépression et change les attitudes envers la recherche d’aide. Conclusions. Il s’agit de la première implantation populationnelle d’un programme de littératie en santé mentale en milieu scolaire démontrée efficace dans un essai contrôlé randomisé pragmatique par proxy du suicide, soit les tentatives de suicide. Ce programme s’appuie sur la recherche du lien à l’encontre de la pathologie du lien qu’est le suicide.
Marilou Lamourette
Abstract :
Apports de la thérapie Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) dans l'anorexie mentale
L’anorexie mentale est une pathologie psychiatrique sévère, dont le début de la maladie débute principalement dans l’adolescence. La prise en charge de l’anorexie repose sur des soins bifocaux, se séparant entre la prise en charge du corps et de l’esprit. Il s’agit d’une pathologie dont les étiologies restent complexes à comprendre et qui prend racine chez des sujets confrontés à certains évènements négatifs de vie ou en lien avec certaines dynamiques familiales. Plusieurs psychothérapies ont déjà montré leur efficacité dans les troubles du comportement alimentaire, même si les présentations résistantes sont fréquentes, notamment dans l’anorexie mentale. Il peut être difficile d’accompagner certains des symptômes de l’anorexie mentale, d’autant plus chez les patients en phase d’état, comme c’est souvent le cas au décours d’une hospitalisation. Une autre thérapie, peu décrite dans ces troubles, est la thérapie Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) ou d’intégration neuro-sensorielle. Elle peut être utilisée dans la prise en charge de patients souffrant de troubles du comportement alimentaire de type anorexie mentale permettant un abord supplémentaire même si non suffisant dans les soins. Après avoir présenté succinctement les principes et le déroulement de la thérapie EMDR, nous exposerons les apports de cette thérapie au travers de la présentation de vignettes cliniques de patientes qui ont bénéficié de thérapie EMDR. L’EMDR permet, entre autres, d’explorer les croyances bloquantes et les distorsions cognitives, élément fondamental dans cette pathologie. Nous soulèverons les avantages et les limites de l’utilisation de l’EMDR dans l’anorexie mentale que nous avons pu identifier.
Elise Riquin
Abstract :
La sévérité de l'expression clinique de l'anorexie mentale est-elle influencée par une comorbidité anxieuse, dépressive ou obsessionnelle-compulsive au cours de la vie?
Objectif: La relation entre l'anxiété ou les comorbidités dépressives, leur chronologie d'apparition et la gravité de l'anorexie mentale (AN) n'est pas bien étudiée. Nous émettons l'hypothèse que l'existence d'une comorbidité, en particulier avant l'apparition de l'AN, est associée à une plus grande gravité de l'AN. Méthodes: Cent soixante-dix-sept sujets ont été évalués. La prévalence du trouble dépressif majeur (TDM), du trouble obsessionnel-compulsif (TOC), du trouble d'anxiété généralisée (TAG) et de la phobie sociale (PS) ainsi que leur chronologie d'apparition ont été étudiées. Les critères d'évaluation de la gravité de l'AN étaient: l'état clinique général, l'indice de masse corporelle (IMC) à l'admission, l'IMC le plus bas, l'intensité des symptômes alimentaires, l'âge au début de l'AN, la durée de la maladie, le nombre d'hospitalisations et la qualité de vie. Résultats: Les patients avec AN avaient la plus grande sévérité clinique lorsqu'ils avaient un trouble comorbide au cours de leur vie tel que TDM, TAG ou PS. Ces comorbidités ainsi que le TOC étaient associés à un niveau plus élevé de symptômes alimentaires et à une qualité de vie altérée. Un profil de gravité maximale était associé à une prévalence plus élevée de TDM et de TAG. Concernant la chronologie d'apparition, l'âge au début de l'AN était plus tardif dans les cas de l’existence de TDM ou de TAG avant l'AN. Conclusion: Il semble y avoir une association entre la gravité de l'AN et le TDM et le TAG. La chronologie d'apparition de la comorbidité ne semble pas être associée à la gravité.
Julien EUTROPE et Antoine MANES
Abstract :
Anorexia nervosa involves qualitative and quantitative dietary restriction leading to significant weight loss and a change in body shape. Patients with anorexia nervosa are often more concerned with body image than the general population. Dysmorphophobia, a risk factor for relapse, is the most difficult symptom of anorexia nervosa to treat. This study’s primary objective is to evaluate the effectiveness of Virtual Reality Exposure Therapy (VRET) for treatment of dysmorphophobia in patients with anorexia nervosa. This prospective, multicenter study will be a controlled, randomized, superiority trial. It will be an open trial; however, the assessor will be blind to the randomized group. In total, 40 patients with anorexia nervosa will be divided into two groups by randomization: 20 receiving VRET and 20 receiving treatment with body-first psychomotricity. It will include assessments of dysmorphophobia, eating disorder, anxiety, and executive function, combined with therapy sessions. The study hypothesizes that the effectiveness of VRET in the treatment of dysmorphophobia is superior to a body-first psychomotricity approach, and this effectiveness has long-term stability, even after stopping treatment. If this hypothesis is confirmed, VRET could represent an interesting new therapeutic alternative to the body-first psychomotricity approach traditionally offered to patients with anorexia nervosa
G203
Morgan JUPPIN, Susanne THÜMMLER, Irene NGOIE KYUNGU KIBOKO
Le lien dans l'évaluation clinique
- Réflexion à partir d'une situation clinique sur le recours à l'interprétariat dans la passation des bilans chez les enfants plurilingues
- K-SADS-PL DSM-5 Version Française
- Trouble du langage oral infantile: quel regard de la population lushoise ?
Modérateur : Julie ROLLING
ATELIER 14
JUPPIN Morgan
Abstract :
Aujourd’hui, dans les centres référents des troubles du langage et des apprentissages, les professionnels psycho-médico-éducatifs sont de plus en plus confrontés à des enfants issus d’environnements multiculturels et multilingues. Ainsi, il semble important d’élaborer et de penser à de nouvelles méthodes afin d’évaluer l’enfant dans sa globalité, en limitant le biais des difficultés linguistiques. Dans ce contexte, nous proposons ici une réflexion sur le recours à l’interprétariat dans la passation de bilans pluridisciplinaires à partir d’une étude de cas. Il s’agit d’un patient âgé de 8 ans et 6 mois d’origine turque, reçu pour une évaluation d’un retard des acquisitions et des apprentissages. L’ensemble de la passation des bilans (orthophonique, psychologique et psychomoteur) a été fait en présence d’un interprète, formé aux conditions d’évaluation, afin d’obtenir des scores représentant au maximum les compétences de l’enfant. Si les évaluations vont dans le sens d’un trouble développemental de parole et de langage, le bilan intellectuel a montré des résultats en évolution. Ainsi, la possibilité pour l’enfant de passer les bilans intégralement et la progression des résultats obtenus entre les deux passations, font émerger un certain nombre de questions. Cette pratique clinique étant encore peu développée, soulève des ponts à établir à travers une discussion autour des intérêts et des limites de l’usage de l’interprétariat dans la passation de bilans psychométriques dans un contexte de plurilinguisme. Par ailleurs, ceci nous amène à nous questionner quant à une éventuelle généralisation du bilan bilingue dans l’évaluation de l’ensemble des compétences cognitives de ces enfants.
THUMMLER Susane
Abstract :
K-SADS-PL est un entretien diagnostique semi-structuré pour évaluer les troubles mentaux chez l’enfant et l’adolescent (6-18 ans). Il comporte une évaluation dimensionnelle et catégorielle des symptômes des épisodes actuels et passés de psychopathologie, afin de poser un ou plusieurs diagnostics selon les critères DSM-5. K-SADS-PL est un des outils diagnostiques standardisés le plus utilisés en recherche au niveau international, et en conséquence, la mise à disposition de l’outil en langue française est un atout pour la recherche clinique en pédopsychiatrie. La première version de K-SADS-PL a été validée sous la direction de Joan Kaufman en 1997, avec une première version française en 2002. Après la mise à jour de l’instrument selon le DSM-5, nous avons coordonné la traduction française avec la participation de plusieurs services de Psychiatrie et l’Enfant et de l’Adolescents. K-SADS-PL DSM-5 Version Française a été mis à disposition pour la communauté francophone sur le site de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent – Disciplines associées (SFPEADA), et ainsi téléchargé et utilisé par de nombreux collègues dans le cadre de la recherche et en clinique. La passation de cet instrument demande une bonne connaissance des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent. La première partie de K-SADS-PL comporte l’entretien de dépistage. Selon cette première évaluation, des items spécifiques de cinq suppléments seront proposés concernant les troubles de l’humeur, psychotiques, anxieux, neurodéveloppementaux, alimentaires et addictifs. La K-SADS-PL permet ainsi de poser des diagnostics actuels et passés selon le DSM-5. Toutefois, nous avons enrichi l’outil avec des grilles de réponses afin de recueillir la réponse à l’ensemble des items évalués et ainsi un récapitulatif de l’ensemble des symptômes présentés par le patient. Nous pensons que cette approche améliorera le travail du clinicien, pouvant ainsi plus facilement prendre en compte des clusters de symptômes trans-diagnostiques.
Références :
Kaufman J, Birmaher B, Brent D, Rao U, Flynn C, Moreci P, Williamson D, Ryan N (1997) Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia for School Aged Children – Present and Lifetime Version (K-SADS-PL): initial reliability and validity data. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 36:980-988.
THÜMMLER S and ASKENAZY F (2018) K-SADS-PL DSM-5 French version Mai 2018 (of K-SADS-PL DSM-5 November 2016, Kaufmann J, Birmaher B, Axelson D, Perepletchikova F, Brent D, Ryan N). Retrieved from : https://sfpeada.fr/k-sads-pl-dsm-5-version-francaise-2018/
NGOIE KYUNGU KIBOKO Irene
La ville de Lubumbashi connaît une situation complexe caractérisée par le trouble du langage oral infantile qui nécessite un regard particulier de la part de la population. Les enfants souffrants de cette pathologie sont rejetés par la société ou sont conduits à l’église pour leur délivrance. Chaque enfant réagit différemment à un traumatisme donné, en fonction de son âge, de sa situation familiale, des circonstances et de la structure familiale, … Le manque de connaissance et les attitudes défavorables face aux troubles mentaux peuvent compromettre le bien-être des personnes. L’Etat de stress post-traumatique soutient Birangui est « une réaction découlant d’un évènement qui submerge et paralyse les capacités habituelles d’une personne à faire face à sa situation » (2015 : 44). Le traumatisme étant un évènement soudain, violent et inattendu, la personne présentant un tableau de stress post traumatique peut être victime ou peut présenter une menace pour la sécurité sociale. …Ceci peut être à la base de l’aphasie qui est un trouble de production ou de compréhension du langage provoqué par une lésion cérébrale, à la suite d’un accident, d’un traumatisme. Le produit de notre recherche a pour ambition de démontrer la nécessité de la prise en charge des enfants ayant des troubles du langage. On peut aussi envisager cet travail comme une contribution à la lutte contre le rejet, traumatisme des enfants qui connaissent ce handicap.
K402
Sophie BUCHHEIT, Joëlle ROCHETTEGUGLIELMI, Alexis REVET
Protection de l'enfance et protection des liens
- Recherche-action PERL : un dispositif de prévention primaire en périnatalité pour accompagner les familles et soutenir les interactions précoces parents-enfants
- Rituels, chrono-dépendance et dispositifs de soins : Quels alignements des planètes pour la prévention ?
- Intérêt du Système National des Données de Santé pour la recherche en santé mentale : revue systématique et perspectives
Modérateur : Julie AUER
ATELIER 15
Sophie Buchheit
Abstract :
Recherche-action PERL : un dispositif de prévention primaire en périnatalité pour accompagner les familles et soutenir les interactions précoces parents-enfants.
Les services de pédopsychiatrie et de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de Meurthe-et-Moselle Sud ont mis en place une recherche-action centrée sur le soutien de la construction des premiers liens parents-enfant afin de favoriser le développement de l’enfant. Cet accompagnement est réalisé au domicile des familles par des puéricultrices de PMI qui bénéficient de l’appui d’une psychologue. PERL est une étude contrôlée, randomisée, mono-centrique, sur 4 ans, soutenue par la CAF et l’ARS. 128 familles participent à cette recherche : 64 dans le groupe intervention, bénéficiant de visites à domicile (VAD) par une puéricultrice de PMI ; 64 dans un groupe contrôle, n’ayant pas de suivi spécifique dans le cadre du dispositif. L’objectif sera d’évaluer l’impact de ce dispositif sur la qualité des relations parents-enfant et le développement du bébé, par une évaluation longitudinale et comparative, avec un recueil de données aux 4, 24 mois et 4 ans de l’enfant. Le rythme des visites à domicile est prédéfini : 12 VAD la première année, 6 la deuxième et 4 par an des 2 aux 4 ans de l’enfant. Cet accompagnement à domicile est centré sur le jeu, l’échange avec les parents et l’observation conjointe du bébé. Il s’articule autour de 3 axes : le développement du bébé, la parentalité, les interactions parents-enfant. Notre travail met l’accent sur la construction d’un lien sécure entre la puéricultrice et le parent permettant de développer un lien plus sécure entre le parent et son bébé, et donc un meilleur développement du bébé.
Joëlle Rochette-Guglielmi
Abstract :
Rituels, chrono-dépendance et dispositifs de soins : quel alignement des planètes pour la prévention ?
Et si les formes actuelles de soins pouvaient se penser comme des dérivés, tantôt sophistiqués, tantôt triviaux, des productions issues des champs mythiques, rituels, artistiques ou poétiques ? J’ai développé (voir biblio) l’hypothèse selon laquelle, les réseaux « modernes », sont des héritiers de formes anciennes et coutumières. Annonce de la grossesse, relevailles, présentation du bébé, codification des sorties en famille et des visites sont par exemple illustrées dans l’iconographie. Les rituels périnataux coutumiers nous renseignent sur la teneur du travail psychique de l'enfantement. Les 40 jours, dans leurs composantes fantasmatiques, biophysiologiques, culturelles et sociétales en sont un exemple. Intervenir au bon moment de cette orchestration devient un enjeu fondamental de santé publique. J'examinerai plusieurs dispositifs, en montrant leur pertinence ou au contraire "leur contre-sens" au regard de la chrono-dépendance dans le procès complexe de la construction de l'espace dyadique primaire - entretien prénatal précoce – durée de l’hospitalisation en maternité - temps des congés maternité - groupe de présentation de bébés - visites à domicile ... seront revus à l'aune de leur validité au croisement de plusieurs champs. En effet la connaissance du montage du périnatum et la signification des symptômes, lorsque la dyade mère-bébé dysfonctionne, d'abord décrits empiriquement par les cliniciens, sont depuis, "scientifiquement " documentés. Côté bébé la micro-analyse et les progrès sur la cognition précoce, côté mère avec les avancées des phénomènes neuroendocriniens et la physiologie finement orchestrée du post-partum. L’épigénétique donne des arguments forts sur la potentialité (et les risques) des fenêtres précoces. C’est autour de cette conjonction mère, nouveau-né, que nous menons une recherche translationnelle visant à fournir aux praticiens de première ligne un outil de détection des douleurs intersubjectives dans le post-partum immédiat.
Alexis Revet
Abstract :
Intérêt du Système National des Données de Santé pour la recherche en santé mentale : revue systématique et perspectives.
Objectif : Cette revue systématique enregistrée dans PROSPERO (CRD42021225296) vise à décrire l’utilisation du Système National des Données de Santé (SNDS) pour la recherche en santé mentale. Méthodes : L’exploration de trois bases de données électroniques a permis d’identifier 15 265 articles entre janvier 2003 (l’année de création de la base de données) et octobre 2020. Les études de tous designs étaient éligibles à condition : (i) qu’elles utilisent au moins un des constituants du SNDS ; Et (ii) qu’elles soient centrées sur un thème lié à la santé mentale en France. La base de données utilisée, le schéma d’étude et la méthodologie, la période d’étude, la population, les principaux résultats et le type d’utilisation pour la recherche médicale ont été décrits. Résultats : Au total, 152 articles ont été inclus dans l’analyse. Les études centrées sur l’adulte étaient largement majoritaires et seules 11 études étaient centrées sur l’enfant ou l’adolescent. Les études pharmaco-épidémiologiques étaient de loin les plus fréquentes (n=123), suivies par les études méthodologiques (n=23), les études épidémiologiques (n=17) et les études d’économie de la santé (n=3). Les classes de psychotropes les plus étudiées étaient les antidépresseurs (n=27), les anxiolytiques (n=27) et les opioïdes (n=25) alors que seules six études concernaient le méthylphénidate. Un petit nombre d’études était construit autour d’un trouble psychiatrique, principalement la dépression (n=4) et le suicide (n=4). Conclusion : Nous discuterons des forces et des limitations de ces bases de données et des perspectives qu’elles ouvrent, en nous centrant sur la pédopsychiatrie.
J201
Camilla BARBINI, Noella DARCQ, Jean-François HUBER
Protection de l'enfance et protection des liens
- Approche multimodale des troubles covariants: clinique d'un accompagnement thérapeutique par biofeedback du Trouble du Déficit Attentionnel / Hyperactivité chez l'enfant
- La guidance interactive, un outil supplémentaire générateur de liens avec les familles en institution H. BOUBAKAR, M. IMHOFF, N. DARCQ, J. MATHIER, S. NEZELOF, L. VULLIEZ
- Neurostimulations cutanées dans le comportement de l'enfant
Modérateur : Lisa OUSS
ATELIER 16
Camilla Barbini
Abstract :
Approche multimodale des troubles covariants : clinique d’un accompagnement thérapeutique par biofeedback du Trouble du Déficit Attentionnel / Hyperactivité chez l’enfant.
Syndrome complexe associant difficultés attentionnelles et comportementales, le TDA/H est devenu un trouble répandu et touchant environ 5,6 % des enfants en France. Les approches et les possibilités d’accompagnement divergent, et dans la continuité de recherches pour l’émergence des nouvelles thérapies, le biofeedback se positionne dans une perspective prometteuse concernant le TDA/H. Si l’approche basée sur l’activité cérébrale (neurofeedback) a été explorée sous de nombreux aspects, les techniques de biofeedback impliquant les autres indicateurs physiologiques, notamment la fréquence respiratoire, sont restées de côté, laissant ainsi une ouverture : l'accompagnement thérapeutique à l’aide d’un outil de biofeedback peut-il permettre de diminuer l’intensité des symptômes de dysfonctionnement attentionnel chez l’enfant présentant un TDA/H ? Au travers de l’utilisation d’un dispositif de biofeedback respiratoire, interactif et multisensoriel (InnerGarden – Ullo), cette étude vise la diminution de l’expression de symptômes liés au TDA/H chez l’enfant. Les différentes tâches mobilisant l’attention de l’enfant, au cours des séances de biofeedback, font appel à trois aspects du trouble ainsi que du lien avec le thérapeute : coopération, cognition et autorégulation. Les premiers résultats de cet essai clinique randomisé vont dans le sens d’une amélioration de la qualité attentionnelle ainsi qu’une diminution de l’activité motrice. La poursuite de l’étude vise à approfondir les connaissances dans l’exploration du lien entre indicateurs physiologiques et capacités d’autorégulation attentionnelle ainsi que l’intérêt et la permanence des effets du biofeedback pour les enfants présentant un TDA/H.
Noella Darcq
Abstract :
La guidance interactive, un outil supplémentaire générateur de liens avec les familles en institution.
Parmi les différents axes de travail avec les parents au sein des institutions, un outil spécifique tel que la guidance interactive, à laquelle s’est formée une partie de notre équipe, nous paraît trouver ici tout son intérêt. Au côté du parent - co-partenaire -, et avec nos spécificités professionnelles (puéricultrice, psychomotricienne, pédopsychiatre) nous croisons nos regards afin de mieux comprendre leur enfant dans son individualité mais aussi ce qui se joue dans leur rencontre. Nous souhaitions partager cette expérience, concernant actuellement 14 interactions parents-enfant accueillies dans notre unité. Nous tenterons d’expliciter quand et comment cette indication de thérapie est proposée, illustrant nos places respectives ainsi que les différents troubles rencontrés à partir de 3 situations. Nous montrerons la grande richesse de cet abord ainsi que ses limites.
Jean-François Huber
Abstract :
Neurostimulations cutanées dans le comportement de l'enfant.
L'enfant, par la vivacité de sa réponse à des situations qui le stressent, est souvent enfermé dans des comportements excessifs durables, mal compris dans leur dimension neurologique et donc insuffisamment pris en charge. On n'en reconnaît pas la globalité de cause au-delà des circonstances habituelles parfaitement référencées. Autres que les traitements médicamenteux ou comportementaux, une réponse médicale peut se concevoir : la rééducation neurofonctionnelle. Elle agit sur la réponse neurovégétative pérenne en boucle induite par une succession de sollicitations intempestives (Syndrome Général d'Épuisement NeuroFonctionnel : SGENF). L'épuisement neuro-fonctionnel gêne l'inhibition physiologique des réponses au stress et le retour à un schéma adapté. Cette réponse défaillante diencéphalo-pontique est donc auto-entretenue. Deux solutions : réduire la demande par action sur les symptômes, accroître l'offre adaptative par la suppression du cercle vicieux au moyen de stimulations sur les zones d'expression cutanées du trouble. Elles sont parfaitement définies par un examen approprié. Le temps de réponse est variable de J3 à J40. Idem le nombre de séances de 1 à 5, une fois par semaine. Le SGENF ne présente aucune spécificité et intéresse autant les adultes que les enfants. Il explique beaucoup de situations chroniques comme les douleurs ou le post-covid.
K401
Jean-Michel COQ, Carole BARRE, Michael GUETTA
Les liens qui nous pressent : crises, urgences
- Enfants soumis à des événements violents : rétablir le lien dans l'immédiateté
- Qui sont les auteurs du syndrome du bébé secoué ?
- Décès et engagement du pronostic vital chez les enfants et les adolescents présentant un trouble psychiatrique : revue de la littérature et exemple dans un service universitaire d’hospitalisation pédopsychiatrique
Modérateur : Berengère BEAUQUIER
ATELIER 17
Coq Jean-Michel
Abstract :
Enfants soumis à des événements violents: rétablir le lien dans l'immédiateté
Les effets traumatiques d’événements violents atteignent, à travers les enfants, des sujets en plein développement et devenir. Ceux-ci peuvent être traversés par l’horreur, être envahis par un sentiment d’impuissance, de vulnérabilité et d’abandon qui peut être particulièrement intense lorsque leurs parents sont absents ou n’arrivent pas à les protéger. Ces événements à potentialité traumatique entrainent fréquemment une remise en cause des liens que ces enfants entretiennent avec les autres, tant avec leurs parents, qu’avec leurs enseignants ou leurs pairs. La clinique du psychotraumatisme a montré l’importance d’intervenir précocement au sortir de l’événement. Ces soins psychiques immédiats, correspondent à un moment d’accueil et d’étayage, véritable «portage» psychique, dans un moment où les sujets et plus particulièrement les enfants, ne sont plus à même de se protéger des excitations externes générées par la violence de l’événement. Mis en place dans le cadre des Cellules d’Urgence Médico-Psychologiques, cette prise en charge a pour objectif de contenir des effets de désorganisation psychique en proposant aux enfants un espace d’expression dans lequel ils peuvent ou non s’engager. Certains vont rapporter leur vécu, retrouvant ainsi un espace de parole qui leur permet de mettre un début d’ordre face au chaos de l’événement, d’autres restent silencieux, quelques uns acceptent de s’exprimer par le dessin ou le squiggle. Nous illustrerons à partir des cas de 3 enfants (7 à 10 ans) confrontés à des événements violents : incendie, guerre civile, découverte du corps d’un proche, l’importance qu’il y a récréer pour eux un lien, par l’intermédiaire du clinicien.
Barre Carole
Abstract :
Qui sont les auteurs du syndrome du bébé secoué ?
Le syndrome du bébé secoué est une forme de maltraitance infantile sous-évaluée sur le plan épidémiologique. Il s’agit de secousses, toujours violentes, produites le plus souvent par une saisie manuelle du thorax du bébé sous les aisselles. Le tableau clinique du syndrome du bébé secoué se caractérise par la triade suivante : hémorragies intracrâniennes, hémorragies rétiniennes et lésions cérébrales. Le syndrome du bébé secoué serait l’une des formes de maltraitance les plus létales à l’encontre des nouveaux nés. De récentes études avancent le chiffre de 25 cas de syndromes de bébés secoués pour 10 000 naissances, dont 10 à 20% décèderaient. 60% des enfants victimes de ce syndrome garderaient des séquelles, dont un tiers très grave. Le syndrome du bébé secoué concerne principalement les bébés âgés de moins d’un an. Plusieurs facteurs de risque liés à l’enfant ont été identifiés, mais les auteurs restent peu étudiés. Mais qui sont les auteurs du syndrome du bébé secoué? Lorsque l’auteur fait partie du milieu familial de l’enfant, il s’agit le plus souvent de l’un des deux parents, ou du compagnon de la mère. L’auteur des secouements peut également être extérieur au milieu familial et il s’agit alors, plus souvent, de l’assistante maternelle. Tous les milieux socio-économiques sont concernés, avec une sur-représentation de situations d’isolement social et familial et de contexte de précarité. Afin d’illustrer notre propos, nous présenterons les résultats d’une récente étude menée à partir d’expertises psychiatriques pénales, auprès d’auteurs présumés du syndrome du bébé secoué.
Guetta Michael
Abstract :
Décès et engagement du pronostic vital chez les enfants et les adolescents présentant un trouble psychiatrique : revue de la littérature et exemple dans un service universitaire d’hospitalisation pédopsychiatrique
Contexte : Le décès est un évènement rare en pédopsychiatrie et il reste très peu étudié.
Méthodes : Nous rapportons ici une recension de la littérature sur la mortalité en pédopsychiatrie et une série rétrospective, depuis 2007, des revues de mortalité et de morbidité réalisée dans un service hospitalo-universitaire disposant de plusieurs unités d’hospitalisation.
Résultats : La revue a colligé 73 études. Toutes concourent à confirmer la surmortalité des enfants et adolescents suivis en pédopsychiatrie qu’elle soit en population générale ou non spécifique (ex: patients hospitalisés) ou en population spécifique (ex: patients autistes). Les causes de surmortalité sont bien sûr le suicide mais également nombre de causes naturelles (ex: complications d’addiction ou d’anorexie mentale). Notre étude rétrospective collige 11 patients (âge moyen=15,5 ans; 9 filles pour 2 garçons) avec 5 décès et 14 situations engageant le pronostic vital (EPV). Là encore les suicides complétés et les tentatives de suicide graves sont très présentes (N=8 dont 2 décès), mais nous décrivons également des causes somatiques, complications de conduites pathologiques (N=5: dénutrition dans un contexte d’anorexie, intoxication à l’eau) ou sous-tendues par une maladie somatique (N=5, dont 2 décès liés à une maladie de Sanfilippo et un lymphome infiltrant du tronc cérébral).
Conclusion : Tout comme en psychiatrie adulte, les enfants et adolescents atteints de troubles mentaux semblent avoir une espérance de vie diminuée par rapport à la population générale. Néanmoins, le décès en pédopsychiatrie reste un phénomène rare et ce, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une prise en charge hospitalière. Notre étude met en évidence que les cas de décès ou d’EPV en pédopsychiatrie hospitalière sont dus à des maladies somatiques plus ou moins intriquées à des troubles psychiatriques, d’une part, et à des suicides, d’autre part.
K302
Cédric GALERA, Emmanuelle GRANIER, Romuald JEAN-DITPANNEL
Les liens à l'épreuve de la Covid
- La santé mentale des enfants durant le premier confinement : Résultats des études épidémiologiques françaises TEMPO et SAPRIS
- Liens entre dispositifs pédopsychiatriques et structures d'aide à l'enfance en périodes de confinement Covid : constat d'un renforcement des liens, et discussion à ce propos
- Devenir primipère durant la pandémie de COVID-19
Modérateur : Jean-Michel PINOIT
ATELIER 18
Galéra Cédric
Abstract :
La santé mentale des enfants durant le premier confinement : Résultats des études épidémiologiques françaises TEMPO et SAPRIS
Nous présentons ici deux études épidémiologiques françaises dont l’objectif était de décrire les facteurs associés aux symptômes psychiatriques chez les enfants durant la période de fermeture scolaire du premier confinement. TEMPO (Trajectoires EpidéMiologiques en Population): Méthodes: L’échantillon comportait 432 enfants (6-8 ans). Les difficultés émotionnelles et d’hyperactivité-inattention (Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ)) et les caractéristiques familiales et des enfants ont été évaluées online. Résultats: On retrouvait des niveaux élevés de difficultés émotionnelles et d’hyperactivité-inattention chez respectivement 7,1% et 24,7% des enfants. Les facteurs associés étaient : les difficultés financières familiales, l’anxiété-dépression parentale, les problèmes de sommeil et un temps élevé d’exposition aux écrans de l’enfant. SAPRIS (SAnté, Pratiques, Relations et Inégalités Sociales en population générale pendant la crise COVID-19): Méthodes: L’échantillon comportait 5702 enfants (8-9 ans). La santé mentale (SDQ) et les caractéristiques familiales et des enfants ont été évaluées online. Résultats: Les problèmes de sommeil et le statut professionnel parental étaient associés aux difficultés émotionnelles et aux symptômes d’hyperactivité-inattention. Les facteurs spécifiquement associés aux difficultés émotionnelles étaient: la présence de cas de COVID à domicile, les symptômes d’hyperactivité-inattention, les difficultés financières. Les facteurs spécifiquement associés à l’hyperactivité-inattention étaient: le sexe masculin, la présence d’une pathologie chronique, les difficultés émotionnelles, les difficultés dans le cadre de la scolarité à domicile, un espace réduit dans le domicile. Conclusion: Dans la gestion de la crise COVID et du confinement en général, il est important de prendre en compte ces facteurs de risque pour améliorer la santé mentale des enfants.
Granier Emmanuelle
Abstract :
Liens entre dispositifs pédopsychiatriques et structures d'aide à l'enfance en périodes de confinement Covid : constat d'un renforcement des liens, et discussion à ce propos
Lors du premier confinement, en tant qu'acteurs de pédopsychiatrie de première ligne, nous avons choisi de travailler préférentiellement en présentiel. Nous avons continué à recevoir nos patients de manière le plus souvent hebdomadaire, à effectuer des VAD, à recevoir en binôme d'accueil des demandes concernant des adolescents, quasi urgentes, qui ont augmenté en nombre et gravité rapidement. Les services d'hospitalisation se sont montrés vite saturés ou parfois fermés. Nous avons dû collaborer avec les MECS, FAU, familles d'accueil, structures diverses telles que le juge pour enfants, les responsables d'établissements. Les étapes administratives ont sauté, nous avons communiqué directement et inventé ensemble ou conjointement. Cette période s'est montrée riche et pleinement satisfaisante cliniquement, les professionnels des structures éducatives ont pu souvent faire ce constat également. Toutefois, d'autres estiment que les services d'aide à l'enfance ne se sont pas montrés à la hauteur de l'évènement, des articles de presse ont fait polémique. Ne serait-ce que des constats liés aux "configurations locales", ou peut-on estimer que des liens de confiance préexistaient, ou se sont créés lors de cette tempête, obligés que nous étions de coopérer et d'inventer ensemble? Quelques vignettes cliniques illustreront ces quelques assertions (Emmanuelle Granier et Dr Anne Perret, sous réserves).
Jean-Dit-Pannel Romuald, Robert Léa , Pereira Sibylle
Abstract :
Devenir primipère durant la pandémie de COVID-19
Les hommes qui sont devenus pour la première fois pères depuis l’apparition de la COVID-19 ont rencontré différentes difficultés. Celle d’être pour la première fois père, et celle d’être confronté à des mesures sanitaires qui ont mis en difficulté leur présence réelle lors d’examens, d’échographies, lors de l’accouchement, du temps passés à la maternité notamment. Certains pères ont bénéficié de cette période, par plus de congés de travail, la situation de télétravail, la possibilité à la maternité d’être seuls à trois sans intrusion extérieure pour constituer un nid triadique. Nous proposons lors de cette communication les résultats d’une étude qualitative dont ont bénéficié 27 pères. Chacun a eu un temps de rencontre individuelle au domicile organisé avec un entretien non-directif de recherche (joie, temporalité, préoccupation, famille, changement, anxiété, responsabilité, attente, rythme sont les thèmes majeurs), une passation de Rorschach (difficultés particulières aux planches IV et VI) et de l’EPDS (15%< 10), enfin un entretien semi-directif. Nous présenterons quelques résultats.